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Casebere
James Casebere, Emotional architecture, Vue d'exposition © Galerie Templon
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James Casebere, Vestibule, 2016 © James Casebere / Galerie Templon
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James Casebere, Reception Room 2017 © James Casebere / Galerie Templon
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James Casebere, Flooded courtyard with tree, © James Casebere / Galerie Templon

Casebere
les couleurs de Barrágan

Gilles Bechet -

La galerie Daniel Templon expose la dernière série du photographe américain James Casebere dans laquelle il recrée l’architecture colorée et dépouillée de Luis Barragán.

Il était une fois un architecte qui a fait dialoguer, l’ombre, la lumière et les couleurs pour créer des espaces épurés qui parlent aux émotions. Le mexicain Luis Barragán a construit dans la première moitié du vingtième siècle des maisons qui empruntent tant au style moderniste, qu’aux arts populaires de son pays et au style arabo-andalou. Son style s’est progressivement épuré pour produire dans les dernières décennies de sa longue carrière des maisons manifestes qui comptent parmi les constructions ioniques de l’architecture moderne.

Trouble

Depuis les années 80, l’artiste américain James Casebere crée des images pour lesquelles il photographie des modèles réduits de paysages et d’architecture qu’il construit et peint lui-même. Jamais la moindre présence humaine pour occuper ces espaces qui deviennent des métaphores sociales. Devant les images de sa dernière série qu’il expose chez Daniel Templon, on a un instant de trouble en se demandant si on contemple des peintures ou des photos.

La lumière en arbitre

Pour recréer les espaces architecturaux de Luis Barragán, James Casebere ne s’est pas rendu au Mexique, il a préféré s’inspirer des photos qui circulent sur le net. Des images qu’il a encore épurées ôtant les traces de vie qui pourraient venir des éléments de mobilier ou de décoration. Il nous laisse avec des modules architecturaux, des rébus de volume, de lumière et de couleurs. Une des spécificités de l’architecte mexicain réside certainement dans le recours à la couleur pour couvrir des murs entiers ou des surfaces réduites. C’est aussi se qui attire le regard dans les recréations de James Casebere. Un couloir jaune percé de fenêtres avec, en point de fuite, des bandes bleue et rouge tout aussi lumineuses. Un pan de mur rose en vis à vis de murs beige ponctués de forme jaune avec la lumière en arbitre.

Un chemin de fuite

Vides de toute vie, ces espaces en appellent à notre imaginaire et à l’introspection.
Sur certaines images, on peut tout de même voir un arbre, un bassin ou un coin de ciel bleu, mais dans tous les autres l’élément le plus vivant, le plus vibrant, devient la lumière. Une lumière avec une présence physique, presque tactile qui est guidée par les ouvertures et l’agencement des volumes. Si Casebere a précédemment représenté des espaces pénitentiaires, on n’a pas ici de sentiment d’enfermement. Dans les images les plus abstraites, l’architecture offre toujours une issue, un chemin de fuite et quand ce n’est pas le cas, sur les terrasses, par exemple, c’est le ciel qui emmène le regard vers l’infini.

 

INFOS PRATIQUES

 

James Casebere, Emotional Architecture, jusqu’au 14.04.18
Galerie Templon, 13 A rue Veydt, 1060 Bruxelles,
Du mardi au samedi de 11 à 18h
www.templon.com