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Peter Depelchin, The Great God Pan, 2020, courtoisie de l'artiste et de la galerie Husk
Peter Depelchin, Notos, 2020, courtoisie de l'artiste et de la galerie Husk
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Peter Depelchin, Omphalos, 2020, courtoisie de l'artiste et de la galerie Husk
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Peter Depelchin, Hommage à Pan IV, 2020, courtoisie de l'artiste et de la galerie Husk

Expo Peter Depelchin
la fragilité de Pan

Gilles Bechet -

Telle une promenade labyrinthique dans l’histoire de l’art magnifiée par un trait virtuose, les dessins de Peter Depelchin nous font voyager dans le temps et dans l’espace

Travail hors norme

L’histoire de l’art est comme un fleuve tumultueux qui charrie son lot d’images qui réapparaissent dans l’oeuvre de certains artistes tantôt comme des réminiscences, tantôt comme des hommages assumés ou inconscients. Dans le travail minutieux et hors normes de Peter Depelchin, les références tant littéraires et mythologiques que picturales abondent pour irriguer un univers contemporain et propre à l’artiste. The Great God Pan, l’oeuvre qui donne son titre à l’exposition qu’il propose à la galerie Husk, est une monumentale composition au crayon qui se développe sur sept panneaux verticaux placés côté à côte.

Récit à tiroirs

Au centre, un vieil homme nu, casque à cornes sur la tête, tient dans une main une plume et dans l’autre un anneau. Pan n’a jamais paru aussi fragile et aussi humain. Autour de lui, l’artiste joue avec l’espace et la perspective en emboitant les plans, les corps et les motifs, les hommes, les faunes, les animaux et les végétaux dans un labyrinthique récit à tiroirs. Eros et Thanatos se répondent dans des amoncellements de corps nus, des arbres s’élèvent de la chair. Les animaux sont les gardiens de nos turpitudes.
Tout est parti d’une fresque de Giovanni da Modena dans la basilique de Saint Pétrone à Bologne et de l’envie qu’a eue Depelchin de restituer sa vision d’un enfer contemporain.

Trouble la perception de l’espace

Dans ses compositions à la plume et aux encres de couleur, l’artiste joue comme un démiurge avec ses sujets inspirés de scènes et motifs de l’antiquité et de la Renaissance. Le raffinement des motifs géométriques trouble la perception de l’espace. La patience du miniaturiste qui guide son trait trouve un écho dans la représentation du jardin clos empruntée aux miniatures persanes. Autre élément intriguant, le motif astronomique du trou noir, ouvert vers une autre dimension ou comme une bouche prête à nous révéler les secrets de l’univers.

Théâtre mythologique

A l’étage, l’artiste se lâche dans série de quatre compositions inspirées par les Dieux des vents qui imbriquent collages et dessins dans des tonalités colorées. Avec le Temple de Pan, il propose des maquettes tridimensionnelles épurées comme des scènes d’un théâtre mythologique qui n’attend plus que ses acteurs. Retour au Dieu Pan avec une dernière série de dessins à la plume où les personnages émergent d’une obscurité charbonneuse pour danser vers la lumière.
Peter Depelchin confie avoir produit une exposition concept à l’instar des concept albums produits par les groupes de prog rock anglais. A la suite du Dieu Pan, il nous emmène dans une ébouriffante sarabande qui réconcilie mythologie et astronomie humanité et animalité.

 

The Great God Pan, Peter Depelchin
jusqu’au 27 février 2021
Galerie Husk
Espace Rivoli, Chaussée de Waterloo 690
1180 Bruxelles
Ouvert du jeudi au samedi de 13 à 18h ou sur rendez-vous
www.huskgallery.com