Au nom
de la rose
par
Isabelle d’Ornano

Jane Dyl -

D' une rose, riche en souvenirs, Isabelle d'Ornano a créé un parfum libre, d'une fraicheur effrontée. De ceux qui marquent la différence. Il est avant tout une affaire de coeur, la rencontre de cinq femmes,qui, ensemble et tour à tour, l'ont fait éclore. Genèse d'une histoire d'amour née dans un jardin à son apothéose en un flacon. De l'inspiration à la création... le nom de la rose devient un prénom. Épisode #1

 

©Sisley
L’inspiration

C’est dans une maison au cœur du Berry, une oasis de douceur et d’harmonie qu’Isabelle d’Ornano crée son jardin. Un jardin qu’elle tapisse d’arbustes, de cèdres, d’hortensias arborescents, de chèvrefeuilles, de glycines et de sculptures. Elle s’y promène, il l’inspire. Elle plante aussi des rosiers sans savoir qu’un jour, l’un d’entre eux, donnerait naissance à un parfum. À son parfum. Unique. Ces roses, protégées du vent, poussent à l’abri des arbres et des regards.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une discrétion et un rayonnement à l’image de celle qui les chérit. Isabelle d’Ornano, née en Pologne, a vécu à Madrid avant de s’établir en France. Passionnée d’homéopathie avant que cela ne soit la tendance, attirée par les approches naturelles en cosmétique, elle crée avec son mari, Hubert d’Ornano, la marque Sisley. Portés par cette philosophie – respect du travail, des autres et de la nature- il leur arrive très régulièrement de collaborer en famille sur différents projets. Cet amour de la rose est une nouvelle occasion de mêler les expertises et partager les émotions, à chaque étape de la création.

 

 

©Sisley
Bouquet de femmes

Un jour de mai, Isabelle d’Ornano adresse à Amandine Clerc-Marie, un bouquet de ses roses si particulières, et lui demande de reproduire à l’identique sa senteur singulière.

 

Avec sa fille Christine, passionnée comme elle d’art contemporain, elle conçoit l’image du parfum.  Un visuel, d’abord, un film, ensuite.

 

C’est à  Quentin Jones, formée à l’université de Cambridge et à la Saint Martins School of Design, amie de Christine et connue pour sa façon de mettre son art en scène en taggs, collages et vidéo, qu’est confiée la mission de traduire l’esprit du parfum. En y insufflant la dynamique contemporaine que la fragrance lui inspire.

 

Reste à découvrir la muse: ce sera Sonia, la petite-nièce, forte de ses liens, fière de ses racines, sensible aux souvenirs et ouverte à la vie, ici et maintenant, personne d’autre qu’elle ne peut mieux incarner les valeurs de cette création, union de tradition et de modernité. Ni star, ni mannequin, elle sera le visage du parfum, elle fait partie de son histoire.

 

Les secretsdu parfum
©Sisley
 Un cœur d’or!

Comme la rose du Petit Prince, celles d’ Isabelle d’Ornano embaument aux premières heures du jour et propagent au fil des heures leur fraîcheur hespéridée. Isabelle d’Ornano aime les disposer partout dans la maison, les regarder s’assoupir dans un vase, un pot à thé, une carafe ancienne, leurs effluves sont vibrantes. Ses roses la suivent, leur senteur solaire et attachante la poursuit, avec délice.

 

Ces roses recèlent plus d’un mystère. Leurs pétales denses et voluptueux s’ouvrent un à un. Un cœur couleur d’or apparait. Et leur âme se dévoile, fraîche, effrontée, libre et sensuelle. Elles ne portent pas de nom, effacé par le temps. Elles auront bientôt un prénom, leur fragrance sera à l’abri dans un flacon. Mais comment reproduire leurs racines boisées et leurs envolées de printemps lumineux tout en gardant le charme vivant?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un parfum charnel, vivant, pétillant. Et sensuel.

En tête Les notes les plus sophistiquées. La bergamote blanche de Calabre aux accents de freesia et de thé introduit l’éclat et la transparence, que les aldéhydes renforcent, le poivre rose aux facettes citronnées et pétillantes accentue subtilement la gaité de la bergamote.

Le cœur Façonné à la manière d’une sculpture, son cœur de rose révèle un floral citronné, aux notes rafraichissantes de poire, exalté par un souffle transparent aux inflexions de pétales de jasmin frais, de pivoine et de muguet. L’angélique à la fois verte et vibrante, apporte des nuances poudrées et végétales à ce bouquet.

Les notes de fond L’accord Rose d’Ornano est soutenu par des muscs enveloppants et poudrés qui augurent un sillage terriblement féminin. La chaleur boisée du cèdre structure le parfum.

La note finale Ambrée, à la fois masculine et féminine,la note finale  transcrit une sensualité moderne.

 

Vidéosculpture d'un parfum
©Sisley

 

Et si la rose était une sculpture

Le choix d’un flacon, une étape primordiale. Il abrite le jus, mais il doit, à lui seul, déjà l’évoquer. En quelques centimètres cubes, il doit traduire son âme, sans la rétrécir ou la banaliser. Et il lui faut aussi trouver sa place, pour ne pas dire sa légitimité, dans un monde saturé de nouveautés.

 

Le sculpteur polonais Bronislaw Krzysztof. de renommée internationale, est proche de la famille d’Ornano, il saisit l’intention et crée une œuvre aux couleurs de la rose et aux reflets dorés. Un flacon comme deux sculptures de verre posées l’une sur l’autre. Comme par touches, pétale après pétale, de l’esquisse à la forme finale, il donne naissance à cet écrin de verre; qui capte la lumière et la libère d’une envolée éclatante. Voir la vidéo sculpture d’un parfum.

 

 

Iziaen parfumerie

 

©Sisley

 

Izia, le parfum

Izia se prononce Ijia, il est le diminutif polonais du prénom Isabelle .

Une composition moderne et féminine au cœur floral unique et solaire.

Izia, Eau de parfum 30 ml / 50ml / 100 ml

 

 

 

©Sisley
 De la rose intemporelle… à la rose contenporaine

« Va revoir les roses… Tu comprendras que la tienne est unique au monde. Tu reviendras me dire adieu, et je te ferai cadeau d’un secret. Le petit prince s’en fut revoir les roses. » Extrait du Petit Prince, Antoine de  Saint-Exupéry.

 

J’ai pensé qu’il serait amusant de réfléchir à des collages de roses en détachant les pétales pour créer différentes strates visuelles, explique l’artiste Quentin Jones. C’est une magnifique esthétique à explorer, je voulais essayer de la réinterpréter en y ajoutant ma patte. Combien de peintres surréalistes ont peint des roses? Combien de photographes de mode ont utilisé des grandes roses? La réflexion est intéressante : comment remettre cela au goût du jour et proposer une interprétation à la fois surréaliste et moderne de la rose?

À suivre bientôt, en exclusivité sur Bazar: Episode # 2. L’univers de Quentin Jones!