La beauté du geste

Valentine Jansen -

Danseuse, chorégraphe et directrice de compagnies belges de danse contemporaine depuis près de quarante ans, Michèle Noiret connaît le succès. Or elle est toujours en recherche. À l'affût du son, d'une technique, d'un mariage entre le cinéma et la danse. Au service du mouvement.

 

Long métrage scénique Hors-champ, 2013
© Sergine Laloux
Scénographie du doute

Dans un lit, un couple se réveille, s’enlace, se délaisse et puis se lasse. Une sensualité cauchemardesque vacillant bizarrement entre rêve et réalité. Tout l’intérêt de cette chorégraphie réside dans la réinvention de mon écriture scénographique pour laisser place au fantastique. Que le spectateur n’ait plus peur de douter entre fiction et réalité. Des images sont incessamment projetées à l’écran au-dessus de la scène, une invitation à une éventualité floue, pleine de matérialité.

Solo Palimpseste, 2014
© Sergine Laloux
Me voici dans ma loge avant une représentation de « Palimpseste », un clin d’oeil complice à ma photographe, Sergine Laloux, qui a dansé pour la troupe Maurice Béjart et qui a photographié tous mes spectacles.
Solo Palimpseste, 2014
© Sergine Laloux
Je m’étire tous les jours, en général une heure d’échauffement juste avant une représentation, c’est la règle. Les répétitions varient d’une à quatre heures avant la première. La création d’un spectacle prend quatre mois de répétitions et lorsqu’on répète, c’est toute la journée.

 

Derrière moi, une projection de l’image de mes pieds issue du film de Thierry Knauf sur mon « Solo Staukhausen » en 2004, que je revisite aujourd’hui et qui est filmé dix ans plus tard pour les besoins d’un film documentaire. Labyrinthe, danse, cinéma… Belle mise en abyme.

L'actude Michèle Noiret
Solo Palimpseste, 2014
© Sergine Laloux
Contre-jour dans le solo « Palimpseste ». Je suis face à un mur, l’écran s’illumine et ma gestuelle est bestiaire, comme celle d’un faune, sensuelle et patente.
Le filmEn crowdfunding
Solo Palimpseste, 2014
© Sergine Laloux
Sergine voulait se mettre au-dessus de la passerelle pour prendre ce cliché clair-obscur. J’étais inquiète à cause de toutes ses acrobaties mais elle a réussi un beau cliché kaléidoscopique.
Solo Palimpseste, 2014
© Sergine Laloux
Le tournage du film documentaire que réalise Tanguy Cortier (à qui je parle sur cette image) était très spécial car j’étais filmée tout le temps. Lorsqu’on est filmé non stop, on est encore plus conscient du temps qui passe. J’étais observée mais j’étais zen, j’ai toujours assumé ma tranquillité. Et puis, je n’ai pas vraiment le trac. Ici nous sommes à Nantes avant la première française de « Palimpseste ».