Autosatisfaction
Mazda MX-5 RF 1.5

Pierre-Benoît Sepulchre -

Elle s’appelle RF, ce qui n’empêchera pas certains de la surnommer Targa ou Roadster. Son architecture originale est une première chez Mazda, et il s’agit déjà d’une réussite, en témoignent les têtes qu’elle dévisse.

 

 

© Emmanuel van den Brûle
Pour la quatrième génération de la Miata, les ingénieurs de Mazda ont dû se creuser la tête. Plus courte que la précédente, celle-ci n’offrait plus assez de place pour un mécanisme de toit rigide conventionnel. Qu’à cela ne tienne, les pires contraintes offrent les meilleures trouvailles, ce qui a débouché sur un nouveau type de carrosserie baptisé Retractable Fastback. Au rayon des bons points, le toit ouvert ne fait plus perdre de volume de coffre. Par contre, le modèle prend 45 kg.

 

 

© Emmanuel van den Brûle
Prise en main

Au premier contact, on se retrouve en terrain connu, la Miata conservant son habitacle étriqué. Par contre, si on se cogne la tête en s’asseyant, ça fait plus mal qu’avant. Le quinze-cent se réveille en grondant gentiment, et la première s’enclenche d’un petit coup de poignet. Dès les premiers kilomètres, l’isolation phonique fait mouche. Les bruits de roulement se font très discrets et aucun craquement n’est à déplorer. Mais quand on achète une MX-5, c’est pour rouler découvert… Du coup, décapotons ! Pour cela, il va falloir s’arrêter, ou presque, car le remplacement de la toile par de la tôle rime avec un mécanisme un tantinet compliqué.

Avecou sans toit ?

 

 

 

 

© Emmanuel van den Brûle

 

Le ronronnement du 4 cylindres résonne entre les montants du toit, et le soleil qui tape ne fait qu’embellir le tableau. C’est parti pour une longue balade, afin de faire plus ample connaissance avec cette asiatique très attirante.

 

 

 

Au niveau du comportement, seuls les connaisseurs relèveront le tarage différent des suspensions, un poil plus souples sur la RF. Comme d’habitude, la Miata prend un léger roulis et plonge au freinage, mais son poids contenu en fait un modèle de dynamisme, tout en préservant un filtrage plus que correct. La direction, elle, reste précise comme toujours et remonte les infos à la vitesse de l’éclair. Cependant, dans les enchaînements serrés, le centre de gravité relevé se fait sentir, mais la différence est minime par rapport au roadster.

 

 

 

 

© Emmanuel van den Brûle
Petit mais costaud

Au rayon moteur, le petit 1,5 l fait des merveilles. Élastique à souhait, il représente tout ce qui manque chez sa cousine italienne, la Fiat 124 Spider : un atmosphérique vif et joueur. Un peu creux à bas régime, le bloc se réveille à 3.000 tr/min, son ronronnement se transformant alors en cri de joie. Certes, la bande-son ne vaut pas un 5 ou 6 cylindres, mais la Mazda renvoie la plupart des 4 pattes turbocompressés au placard, avec « seulement » 131 chevaux.

 

 

 

© Emmanuel van den Brûle
Seul bémol, la boîte à l’étagement trop long fait presque oublier le maniement parfait du pommeau, à portée de main et bien guidé. Passer la troisième à 100 km/h, c’est trop, et ça pénalise les relances en sortie de courbe. En revanche, la motricité est exemplaire, et ce même si le train arrière dispose d’un autobloquant. Prendre la MX-5 en défaut sur sol sec s’avère donc difficile. Pour tracer des virgules sur la route, il faudra s’appliquer ou attendre la pluie. Le freinage, lui, surprend. Au contraire des deux autres, la pédale du milieu s’avère un peu trop longue et manque de mordant avant la mi-course. Des plaquettes en fin de vie sont peut-être à mettre en cause sur notre modèle d’essai, mais la Mazda peut mieux faire.

 

 

 

Choixcornélien

 

 

© Emmanuel van den Brûle
Conclusion

En fin de compte, ces petits défauts n’enlèvent pas la banane qui colle au visage dès les premiers tours de roues. Pour être entièrement objectif, il faut soulever la visibilité 3/4 arrière quasiment inexistante et le mécanisme d’ouverture du coffre qui rendra plus d’un propriétaire fou. Mais la MX-5 s’adresse au coeur, pas à la tête. Au pire, la consommation faible (7,6 l/100km tout au long de notre essai) fera oublier les rares bémols de cette jolie Nippone.

 

 

© Emmanuel van den Brûle
Points forts
+ comportement ludique
+ équilibre du châsis
+ concept coupé-cabriolet

Points faibles
– remous et bruit de vent avec le toit ouvert
– peu de possibilités de personnalisation

 

© Emmanuel van den Brûle
Motorisation : 4 cylindres essence de 1.500 cc
Puissance : 131 ch à 7.000 tr/min
Transmission : boîte manuelle à 6 rapports
Type de transmission : propulsion
Consommation mixte : 7,6 l/100 km
0 à 100 km/h : 8,6 secondes
Vitesse de pointe : 203 km/h
Poids à vide : 1.015 kg
Prix de base : 26.090 €
Mazda MX-5 RF