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Alfa Romeo Giulia Quadrifoglio

Pierre-Benoît Sepulchre -

Dans sa déclinaison Quadrifoglio, la sage Alfa Romeo Giulia se mue en une berline dévergondée qui ne connaît quasiment aucune concurrente sur le marché.

 

© Pierre-Benoît Sepulchre
C’est que les fées qui se sont penchées au-dessus de son berceau lui ont offert un V6 biturbo de 510 ch, fort d’un couple de 600 Nm ! Le tout transmis sur le train arrière afin d’assurer au modèle un comportement éminemment sportif et dynamique. Et en la matière, les ingénieurs italiens, aidés par leurs collègues de chez Ferrari, n’ont pas loupé le coche. La Giulia Quadrifoglio est bel et bien la berline compacte la plus pimentée du moment.

 

© Pierre-Benoît Sepulchre
Cette jolie berline affiche des mensurations très proches de la Série 3 de BMW. Elle exhibe une silhouette revancharde, dominée par des boucliers spécifiques qui feraient passés la Giulia classique pour une sainte. Le modèle reçoit aussi des jupes évasées, soulignées de carbone tandis que la partie postérieure s’orne d’un diffuseur monumental, rehaussé de quatre sorties d’échappement. Voilà qui en dit long ! Et lorsque le tout se pare d’une livrée rouge rubis, vous obtenez une voiture qui, à tous les coups, fera tourner la tête des badauds qui auront la chance de croiser votre chemin.

 

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Même scénario dans l’habitacle, avec un style mêlant dynamisme et élégance. Alfa Romeo n’a retenu que des matériaux de qualité, à l’image de la planche de bord qui est recouverte de cuir, rehaussé de coutures rouges. La qualité est également au rendez-vous en ce qui concerne les interfaces embarquées, celles-ci se manipulant avec une série de mollettes et d’interrupteurs particulièrement précis. La majorité des fonctions du véhicule se commandent par l’intermédiaire du système d’infodivertissement, à la fois ergonomique et logique.

 

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Moteur !

Le V6 qui équipe notre engin s’active une fois que l’on presse sur le bouton start situé à la gauche du volant. Ce 2,9 litres à essence, dérivé du célèbre V8 F154 de chez Ferrari, a été développé en étroite collaboration avec les ingénieurs de la firme au cheval cabré. Une fois lancé, le bloc moteur s’ébroue dans une sonorité rauque et sourde, qui lui confèrent un charisme très viril.

La boîte auto :un must !
© Pierre-Benoît Sepulchre

 

Typée compet’, la Giulia Quadrifoglio est aussi équipée d’une lame avant active qui améliore la stabilité à haute vitesse, de portières et d’ailes avant en aluminium, d’un capot, d’un pavillon et d’un arbre de transmission en plastique renforcé de fibre de carbone. En option, il est possible d’opter pour un freinage carbone-céramique facturé plus de 7.000 €, dont la puissance se dose avec doigté grâce à une course réduite.

Véritable force de la nature, ce bloc de 2.891 cm³ atteint sa puissance maximale à 6.500 tr/min. Il pousse avec véhémence dès 3.000 tr/min et sans la moindre relâche jusqu’à la zone rouge. Il gratifie les passagers d’accélérations impressionnantes, le 0 à 100 km/h étant pulvérisé en 3,9 secondes, tandis que la vitesse maximale est supérieure à 300 km/h (307 annoncés) !

 

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Le plein de technologies

Outre l’aspect purement dynamique, la Giulia embarque également de nombreuses technologies inédites. À l’image de l’Alfa Torque Vectoring qui, grâce à son double débrayage intégré au différentiel arrière, permet de contrôler individuellement la répartition du couple sur chaque roue. S’ajoute à cela un système de freinage intégré (IBS) qui combine un dispositif de contrôle de stabilité et servofrein traditionnel. Ceci assure une optimisation de la répartition des masses, un meilleur toucher de route et l’absence de vibrations dans la pédale. Les sollicitations de la pédale de frein sont instantanément prises en compte ce qui assure des distances de freinage records : de 100 à 0 km/h en 38,5 m (et 32 m pour la Quadrifoglio).

 

© Pierre-Benoît Sepulchre
Une question d’ADN

Le modèle embarque également le traditionnel système DNA, qui compte trois modes conventionnels (Dynamic, Natural et All Weather), ainsi qu’un mode Race qui ne peut être activé qu’un poussant le sélecteur pendant deux secondes. Ce dernier n’est pas à mettre entre toutes les mains puisqu’il vous laisse l’entière responsabilité de gérer les 600 Nm qui, on l’a vu, sont envoyés sur le seul train arrière.

Ce même système DNA est couplé à un amortissement variable. Si le mode le plus ferme n’est pas disponible avec les modes All Weather et Natural, il peut par contre être activé en modes Dynamic et Race. Pour un usage quotidien, la suspension sport sera, pour le conducteur lambda, nettement trop dure. Même le mode d’amortissement normal est taré de façon très sèche. Un point à considéré avec attention si vos lombaires ont tendance à vous rappeler régulièrement leur présence.

Une berlinepour tous les jours ?
© Pierre-Benoît Sepulchre
La berline parfaite ? Avant d’investir dans ce qui est une automobile exceptionnelle, et incontestablement la meilleure Alfa Romeo de ces deux dernières décennies, beaucoup vont se demander si elle est au niveau des inoxydables références allemandes. Oui et non. En effet, certains petits détails peuvent décevoir, à l’image d’un Bluetooth parfois erratique, du pont arrière qui avait tendance à bourdonner ou du V6 qui, parfois, vous gratifie de vibrations au ralenti. En fait, seul le temps permettra de déterminer la fiabilité intrinsèque du modèle et, à ce prix, Alfa Romeo ne peut pas se permettre de décevoir ses clients.

 

© Pierre-Benoît Sepulchre
Pour le reste, cette Giulia Quadrifoglio est une auto réussie, au potentiel hors norme. Loin de l’improvisation qui semble avoir régné lors de la conception de la 4C, la Giulia nous prouve que le groupe Fiat est à même de concevoir et de produire des véhicules sportifs et charismatiques, qui sont dignes de la passion que de nombreux Alfistes vouent au constructeur piémontais. Et rien que pour ça, on peut affirmer sans le moindre doute qu’Alfa Romeo est bel et bien de retour !

 

© Yorick Piette
Points forts
+ authentique berline sportive
+ V6 exceptionnel
+ boîte automatique parfaite

Points faibles
– détails de finition
– fermeté de la suspension
– fiabilité à éprouver

© Yorick Piette
Motorisation : V6 essence – 2.891 cm³ – injection directe
Puissance : 510 ch / 600 Nm
Transmission : boîte automatique à 8 rapports
Type de transmission : propulsion
Consommation mixte : 8,2 l/100 km
0 à 100 km/h : 3,9 secondes
Vitesse de pointe : 307 km/h
Poids : 1.686 kg
Prix de base : 78.300 €

Giulia Quadrifoglio