Autosatisfaction
Jeep Grand Cherokee SRT

Pierre-Benoît Sepulchre -

Embarquement pour un road-trip au volant de l’impressionnante Jeep Grand Cherokee SRT. Au menu, plus de 1.200 km au départ de Bruxelles avec une série d’étapes prévues en Alsace, en Suisse et dans le nord de l’Italie.

 

© Pierre-Benoît Sepulchre
Depuis la Belgique, l’Alsace ne peut être ralliée sans passer par le Luxembourg, (dernier pays en Europe à proposer le litre de super à 1,154 € ! ) Parfait pour abreuver cette monture qui, pour rappel, est équipée d’un puissant V8 HEMI de 6.400 cm³ qui développe la bagatelle de 468 ch ! Autant dire que la bête a soif, même si son appétence est tempérée par un système de désactivation d’un banc de cylindres qui transforme le V8 en V4.

Le Luxembourg une fois quitté, direction l’Alsace qui, en ce début du mois de juin, bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel. Les N52 et A30 sont privilégiées au détriment de la déprimante A3 pour rallier Metz, puis l’A4 pour rejoindre Strasbourg et enfin l’A35 pour aboutir au premier point de chute : le château d’Isenbourg à Rouffach.

 

© FCA
Une légende sur roues

Le millésime 2017 du Grand Cherokee a débuté sa carrière commerciale européenne au début de cette année. Le modèle, qui foule le macadam des routes du globe depuis 25 ans, se rapproche aujourd’hui encore un peu plus de la référence du segment, le Range Rover. Pour y parvenir, les ingénieurs ont opté pour un design plus dynamique, ainsi que pour un contenu et une présentation très premium.

La version SRT, qui se situe forcément en haut de la gamme, embarque un habitacle digne d’une voiture de course avec, entre autres, des sièges mariant le cuir et le nubuck, des inserts en fibre de carbone, des badges SRT brodés ci-et-là, un levier de vitesses spécifique et un grand écran LCD de 7 pouces flanqué d’un indicateur de performance spécifique au modèle (Performance Pages Plus), intégré au système d’infodivertissement Uconnect. De quoi garder un œil sur les prestations offertes par le V8, tout en scrutant une série de jauges qui complètent l’instrumentation classique placée derrière le volant.

 

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Flanquée de sa livrée Cherry Red, cet exemplaire ne laisse bien entendu pas indifférent, d’autant que l’engin est rehaussé de superbes jantes de 20 pouces, montées de pneumatiques Pirelli. Le toilettage opéré en début d’année apporte aussi de nouvelles bouches d’aération placées sur le capot. Les généreuses sorties d’échappement, chères au modèle, et les étriers de frein rouges signés Brembo, sont pour leur part reconduits à l’identique. Certes, ce n’est pas ce qu’il y a de plus discret mais ça en jette !
Un V8qui pète la forme !
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Les joies du V8

ROUFFACH -> LAUSANNE via les A35 et E25

Le sympathique château d’Isenbourg et sa piscine une fois quitté, direction Lausanne et le Léman, l’A35 et l’E25 offrant un terrain de chasse parfaitement dégagé. Les 468 ch du V8 propulsent ce SUV de plus de deux tonnes à 100 km/h en moins de 5 secondes ! C’est qu’il peut compter sur un couple de 624 Nm à même de ridiculiser tout ce que vous croiserez sur la route. Une puissance qui demande un certain doigté, l’accélérateur n’étant pas spécialement bien dosé. La douceur est donc de rigueur sous peine d’avoir l’impression de décoller. Ce qui peut rapidement incommoder vos passagers. Une fois la chose acquise, la mécanique vous gratifie d’un agrément exceptionnel, doublé de la sensation de disposer d’une réserve de puissance inépuisable.

 

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Une boîte bien sous tous les rapports

LAUSANNE -> GHIFFA via la 9 et la SS33

Après un lunch pris au bord du Lac Léman, en route pour le superbe Lac Majeur ! Pour s’y rendre depuis la plaine suisse, il faut passer par une des plus belles routes de montagne d’Europe : la 9, qui relie Brig à Domodossola en passant à proximité du Wasenhorn, du Hübschhorn et du Camoscellahorn. Une brève halte à Schallberg permet d’immortaliser la chose en pixels, avec une vue imprenable sur le pont du Ganter, construit de 1976 à 1980 et haut de quelque 145 m. Ces petites routes permettent d’exploiter les qualités de la boîte automatique ZF à 8 rapports qui équipe le modèle. Ultramoderne, celle-ci est à la fois douce et discrète mais peut jouer les brutes, grâce à son Launch Control qui comblera les amateurs de départs en trombe.

 

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L’occasion aussi de briser un vieux cliché : non, les voitures américaines ne sont pas faites que pour aller tout droit. Le Grand Cherokee, qui possède un kyrielle d’assistances à la conduite, demeure impérial même sur les petits lacets suisses et italiens. Sa suspension automatiques et ses modes Sport, Track, Snow et SRT permettent à tout un chacun de trouver le compromis qui lui conviendra le mieux. Pour autant, le mode automatique gère à merveille tout ce petit monde. En effet, l’assistance de la direction qui varie pour gagner en consistance et l’amortissement qui se rigidifie afin de limiter les mouvements de caisse sont surtout tangibles sur une route impeccable. Cela fonctionne donc parfaitement en Suisse, mais nettement moins en Italie où certaines chaussées sont fortement dégradées. Autant donc laisser l’électronique gérer !

 

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Le Lac Majeur n’a rien à envier au Lac de Côme, réputé plus classieux. Moins encaissé, il est du coup plus lumineux. Et à ce titre, l’hôtel Ghiffa, érigé à la fin du 19e siècle, bénéficie d’une situation exceptionnelle, juste au bord de l’eau. S’étirant sur 65 km de long, entre le canton du Tessin et la province de Lombardie, le Lago Maggiore est connu pour ses sites touristiques comme les îles Borromées et Brissago ainsi que pour ses nombreuses stations au bord du rivage. Une halte qui s’impose pour tout qui descend vers l’Italie en venant de Suisse.

 

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Confort et polyvalence

GHIFFA -> TURIN via les A26 et A4

Développé en son temps en parallèle avec feu le ML de Mercedes-Benz, le Grand Cherokee bénéficie d’une plateforme équipée d’un train arrière multibras. Cela se traduit sur la route par un confort de très haut vol, ce qui fait du modèle une excellente machine à voyager. Du coup, avaler des centaines de kilomètres devient une formalité, à condition que le revêtement demeure correct et que l’on opte pour le mode automatique de la suspension, on l’a vu plus haut. Il n’en demeure pas moins que l’engin accuse plus de deux tonnes sur la balance ce qui, lors de freinages appuyés, se traduit par un effet de plongée, et, en virage rapide, par un sous-virage un poil excessif. Rien de dramatique mais on sent bien que le Grand Cherokee n’a rien d’un poids-plume

 

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Mais si les BMW X5 et autres Audi Q7 sont bien plus agiles sur l’asphalte, l’américain, lui, se révèle impérial une fois lancé hors des sentiers battus. Fort d’une transmission intégrale permanente et d’une boîte de transfert dotée d’un réducteur, l’indien est à même de franchir bien des obstacles mais aussi de faire fi des pires conditions climatiques. Cette SRT n’échappe bien entendu pas à la règle, forte d’une mécanique puissante qui ne demande qu’à donner le meilleur d’elle-même.

Du coup, le Grand Cherokee passe littéralement partout, malgré un gabarit relativement important. Une belle polyvalence qui en fait un excellent compagnon de voyage, d’autant qu’il est doté d’un habitacle à l’espace généreux et d’un coffre pouvant accueillir non moins de 782 litres ! De quoi embarquer quatre adultes et leurs bagages dans un confort tout à fait remarquable.

 

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Séjour all-in

Certes le Grand Cherokee SRT n’est pas donné, mais avec de telles prestations, cela tombe presque sous le sens. Proposé à 89.800 €, il faut aussi composer avec un appétit gargantuesque et des émissions de CO2 de 315 gr/km ! Cher ? Pas vraiment ! En effet, les Mercedes GLE 500 et autres Porsche Cayenne se révèlent nettement plus onéreux. En outre, au contraire de ses rivaux allemands, le Grand Cherokee est du genre tout inclus. Outre le système d’infodivertissement Uconnect évoqué ci-dessus, on a également droit à une installation Harman Kardon comptant 19 haut-parleurs et un amplificateur de 825 watts, des sièges chauffants et ventilés, un tableau de bord en cuir, un ciel de toit en nubuck, un lecteur de carte SD et un port USB, un mode voiturier qui limite les performances du modèle, un régulateur de vitesse adaptatif, l’assistance au stationnement, l’avertissement de franchissement de ligne, la surveillance des angles morts, le toit ouvrant panoramique, les projecteurs bi-xénon directionnels ou encore un tableau de bord numérique. Rien ne manque à l’appel !

 

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Conclusion

1.200 km passés au volant d’un véhicule permet d’en connaître ses qualités comme ses défauts. Le poids, l’encombrement et l’appétit du modèle constituent probablement ses principales faiblesses. La gestion de son extrême puissance en ville n’est non plus des plus aisées. Mais son confort, sa polyvalence et son charisme sont des vertus qui deviennent rapidement très attachantes, à tel point qu’on en oublie les défauts. En outre, avec son millésime 2017, Jeep est parvenu à atteindre un niveau de finition proche des références allemandes et britanniques. Bref, si vous êtes à la recherche d’une puissante monture à même d’avaler des centaines de kilomètres en un tournemain et avec un haut niveau de confort, le tout rehaussé d’un niveau d’équipement très élevé, ce Grand Cherokee SRT est l’engin qu’il vous faut.

 

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La Jeep Grand Cherokee SRT est d’ores et déjà disponible en concessions à partir de 89.800 €

Consommation moyenne : 14 l/100 km

Émissions de CO2/km : 315 g

LES PLUS
+ moteur infatigable
+ confort
+ polyvalence

LES MOINS
– budget carburant
– poids et encombrement