Farniente à Saint-Barth

Julie Rouffiange -

C'est une petite île, 25 km2 pour 9200 habitants à l'année qui ne dépassent jamais les 13.000 durant la plus haute saison touristique. Un petit coin de paradis dans la mer des Caraïbes, qui a misé sur un tourisme de qualité plutôt que sur la quantité pour préserver son environnement et sa douceur de vivre.

 

©P. Dubreucq
Pendant longtemps, St-Barth n’a intéressé personne. Cette île minuscule était entourée d’îles plus grandes et mieux situées qu’elle aux niveaux stratégique et économique. Et c’est précisément ce désintérêt qui va faire son succès des siècles plus tard. Jusque dans les années 1960, il n’y avait ici que quelques descendants de pêcheurs normands et bretons venus s’y installer après que les Suédois, qui l’avaient reçue de Louis XVI quelques années avant la Révolution française, l’aient restituée à la France. Ils vivaient chichement dans de petites maisons, élevaient des chèvres et tentaient de faire pousser quelques fruits et légumes sur cette terre aride et volcanique…

 

©P. Dubreucq
Jusqu’au jour où David Rockefeller y pose le pied et est immédiatement séduit par sa beauté et sa tranquillité. Il en fait son repaire, l’endroit où il peut venir se réfugier loin de l’agitation et du luxe ostentatoire. Une île où il peut marcher sans chaussures ! D’autres riches Américains, intrigués, veulent voir ce qui l’attire ici et sont séduits comme lui. C’est ainsi que démarre, dans les années 1970, un tourisme de luxe, essentiellement nord-américain. Hôtels, villas, restaurants et boutiques sont construits, des Français viennent s’y installer à nouveau pour y travailler, l’essor de l’île est en route. Un incroyable retournement de situation pour celle qui a longtemps été une des plus pauvres des Caraïbes. Il faut dire que St-Barth a beaucoup à offrir a ses visiteurs : une température moyenne de 31 °C toute l’année, une mer à 28 °C, une nature de toute beauté et une criminalité avoisinant 0%. Il n’y a pas de prison sur l’île, juste une cellule de « dégrisement », c’est tout dire  !

 

 

 

Comme chez soiau Toiny

 

 

 

©Toiny
Aujourd’hui, le tourisme à St-Barth est toujours un tourisme haut de gamme. L’île ne peut pas, en raison de ses dimensions, accueillir un tourisme de masse. Mais surtout, ses dirigeants et ses habitants ne le veulent pas. Ils ont misé sur la qualité plutôt que sur la quantité afin de préserver leur environnement et leur bien-être ainsi que celui des touristes. Illustrant parfaitement cette philosophie, l’hôtel Le Toiny, niché sur la côte orientale de l’île, se fond dans la nature environnante et offre une vue extraordinaire sur la baie qu’il surplombe.

 

 

 

En musiqueà l'Eden Rock

 

 

 

©P.Dubreucq
Amateurs d’Histoire et de vieilles pierres s’abstenir. On ne vient pas à St-Barth pour visiter mais pour découvrir la nature, se balader et profiter des magnifiques plages. Certaines sont interdites à la baignade comme celle de Grand Fond, couverte de coraux, que l’on longe pour accéder à un sentier qui mène à des piscines naturelles creusées dans les rochers. D’autres sont venteuses comme l‘Anse de Lorient qui attire les surfeurs. D’autres encore sont moins mouvementées et plus propices à la baignade. C’est le cas de l’Anse de Gouverneur qui est restée assez sauvage et de l‘Anse de Saint-Jean, l’une des plus belles et plus soignées de l’île. C’est ici que s’est installé l’hôtel Eden Rock, l’un des plus luxueux de St-Barth. Au départ, c’était la maison que s’était fait construire Rémy de Haenen, le premier à avoir posé un avion sur l’île. Très vite, elle s’est transformée en un hôtel qui s’est agrandi au fil du temps.

 

 

 

L'art de vivreau Cheval Blanc

 

 

©Le Cheval Blanc
Sur une autre jolie baie bordant la plage des Flamands, l’hôtel Cheval Blanc Isle de France (anciennement Saint-Barth Isle de France), allie élégance et simplicité. Ce qui caractérise aussi Le Cheval Blanc, c’est son art de recevoir. Le chauffeur organise les transferts depuis et jusqu’à l’aéroport, la lingère défait ou refait les valises si on le souhaite, des excursions sont organisées : pique-nique improvisé sur une île déserte, après-midi de shopping à Gustavia, croisière romantique au coucher du soleil… Un tas de petites attentions qui embellissent encore le séjour dans cette magnifique propriété, nichée dans un jardin tropical.

 

 

©P. Dubreucq
Une autre facette de l’île, c’est sa gastronomie. Les Américains l’appellent d’ailleurs « la petite France » pour cette raison. On y trouve plus de 70 restaurants, gastronomiques pour la plupart. Exemple, à Gustavia, le Bonito qui jouit d’une situation exceptionnelle. On s’y rend dès 18 h pour déguster un Bubbling Bonito (ses cocktails sont les meilleurs de l’île !) tout en admirant le coucher du soleil sur le port. Ensuite, on se laisse emporter par le subtil mélange des cuisines française, latino et créole. Spécialités de ceviches et tiraditos (fines tranches de poisson cru).

Bonito, T. +590 590 27 96 96, www.ilovebonito.com

 

©P. Dubreucq
À ne pas manquer non plus : Le Tamarin. Julie et Paco, les nouveaux propriétaires, l’ont construit autour d’un tamarinier, aidés d’un architecte, d’une décoratrice et de deux paysagistes pour un faire un véritable oasis tropical. On y mange à toute heure, sous les arbres, entouré par la végétation luxuriante. La cuisine, plutôt française, mêle produits de la terre et de la mer : salade de lentilles, escalope de foie gras poêlée, sushis de blé au saumon, risotto de Saint-Jacques aux cèpes… Autre lieu, autre style, La Langouste – le restaurant de l’hôtel Baie des Anges, un joli 3 étoiles « les pieds dans l’eau » – propose une carte variée alliant aussi cuisines française et créole. La spécialité de la maison est évidemment la langouste que l’on choisit dans un aquarium selon sa faim. Simplement grillée et servie avec un beurre citronné et une petite sauce créole, c’est une pure merveille !

Le Tamarin, T. +590 590 27 63 61, www.tamarinstbarth.com

La Langouste, T.+590 590 27 63 61, www.hotel-baie-des-anges.fr 

 

Saint-Barthen pratique
©P. Dubreucq