end header
La Cabaña, Salento
La Cabaña, Salento ©Eline Lonchay
Comuna 13, Medellin
Comuna 13, Medellin ©Eline Lonchay
Colibri, Salento ©Eline Lonchay
Colibri, Salento ©Eline Lonchay
Salento ©Eline Lonchay

Marie de Belgique
chez les Colombiens

Marie Dykmans -

Marie Dykmans, blogueuse belge créatrice du site culinaire Choupetamarie, et chroniqueuse À tables! pour Bazar, est partie le 4 octobre 2017 en aller simple pour un voyage autour du monde. Au fil des semaines, notre globe blogueuse vous présente les points forts de son voyage. Les gens, leurs coutumes, leur cuisine et leurs styles de vie. Mais aussi ses meilleurs plans, ses surprises, ses trouvailles locales… Embarquement immédiat en compagnie de Marie de Belgique!

 

Escale #11 La Colombie

Un pays à la réputation contrastée et sulfureuse, au charme menaçant mais irrésistible, la Colombie possède sans conteste une personnalité complexe. Son passé, pour le moins explosif, maculé de sang par des minorités sans merci, continue à lui porter préjudice, à tort. Malgré les nombreuses crises dont elle a souffert, la Colombie paraît finalement en rémission d’un cancer pour le moins virulent qui a fait des ravages durant de douloureuses années. Les Colombiens semblent depuis s’allier, dans le but noble de prouver au monde que leur nation possède bien plus de ressources que celle qui lui a valu cette notoriété mondiale dont elle n’est pas fière. Rythmes de salsa, shots d’aguardiente et chaleur humaine irrésistible sont les réelles addictions des colombiens. Après de longues années dans l’ombre, la Colombie retrouve doucement la lumière et attire de plus en plus de voyageurs, ébahis devant tant de somptuosité. Les anciennes villes coloniales aux maisons colorées, les déserts inhospitaliers, les plages paradisiaques, les cimes enneigées de la Cordillère des Andes, les forêts impénétrables, une faune et une flore endémiques… les raisons ne manquent pas pour tomber sous son charme. Visiter la Colombie, c’est réaliser un tour du monde dans un seul pays.

 

Chez les Colombiens

J’ai rencontré Nicolas, un jeune écologiste dévoué à la conservation de son pays

Nicolas Giraldo Echeverry est un écologiste tout juste diplômé, passionné et dévoué à la préservation de la biodiversité de son pays. À 25 ans, Nicolas est déjà propriétaire d’une agence de tourisme durable, Penelope Birding, et fondateur de plusieurs projets de recherche et de conservation. Travaillant dans la région cafetière de Salento, il milite pour la conservation du patrimoine naturel de son pays et offre des expériences holistiques visant à partager chaque atout de sa région. Ses tours marient culture, nature et histoire et prennent place dans des paysages d’exception. Nicolas fait preuve d’une connaissance spectaculaire qu’il transmet avec plaisir et aisance. Un pourcentage du prix payé par le client est consacré au financement de ses projets de restauration naturelle des écosystèmes et réserves naturelles en danger. Outre le professionnalisme et la qualité remarquable des tours, Penelope Birding est un exemple inspirant de tourisme durable.

 

Je n’ai pas goûté à la Bandeja Paisa

Afin de planter le décor culinaire colombien, il me paraît pertinent de décomposer l’un des plats traditionnels. La Bandeja Paisa est une assiette composée de poitrine de porc, de saucisses grillées, de boudin noir, de banane plantain frite, d’un oeuf frit, d’haricots noirs, d’avocat, de riz, d’une crêpe de maïs et de quelques maigres feuilles de salade pour faire joli. Une assiette tout à fait diététique dont on peut abuser sans modération. Modérément conquis par la cuisine locale? Je vous partage deux adresses gastronomiques où se délecter d’une cuisine de grande qualité dont l’essence reste néanmoins locale. C’est à Cartagena, la capitale culinaire de la Colombie, que tout se passe. L’emblématique ville coloniale aux charmantes façades colorées présente une scène culinaire exaltante.

Alma est un nom respecté par les fines bouches de Cartagena. Une adresse au cachet historique, puisque le restaurant maintient l’héritage colonial colombien tant au sein de sa cuisine qu’au sein de son univers. Installé au coeur d’une somptueuse villa coloniale boutique-hôtel et située dans le centre de la ville fortifiée, Alma offre une expérience gastronomique luxueuse unique dans un cadre des plus élaborés. Piscine extérieure, musique live et coupe de champagne sont au rendez-vous. La fusion entre traditions et innovations rend cette Maison remarquable. Avec art, le chef Heberto Eljach manie la cuillère et revisite des recettes classiques, enchantant ainsi les novateurs mais sans vexer les puristes. Le maître artisan y exprime sa fine interprétation de la cuisine colombienne à travers une expérience authentique, mais avant-gardiste.

Dans la catégorie bistronomie, Donjuán est le lieu de mariage entre une cuisine de style bistro et la culture caribéenne traditionnelle. L’accent y est mis sur les ingrédients locaux et le travail du produit pour en tirer ce qu’il a de meilleur à offrir et grâce à des compositions sensibles, créer une cuisine raffinée sans faire dans l’ostentatoire. Don Juan est un protagoniste du développement du capital gastronomique florissant de sa ville. Désireux de réveiller les saveurs des recettes de son pays, le chef Juan Felipe Camacho se concentre sur les vertus de chaque aliment travaillé afin de présenter une cuisine des plus sophistiquées, contemporaine mais sans faire d’infidélité à son héritage. La finesse de ses créations, combinée à l’ambiance branchée du restaurant, sont les deux armes d’un succès immuable. Leur poulpe grillé vous séduira, leur risotto de homard vous fera revenir!

 

J’ai dormi à la Cabaña

Le café est à la Colombie ce que le chocolat est à la Belgique, une fierté nationale. C’est à Salento que se concentrent la majorité des plantations à qui l’on doit l’un des meilleurs cafés du monde. Plus de 300 cultures parsèment les vallées de Salento et elles représentent une étape indispensable lors d’un voyage en Colombie. Bien que la ville colorée soit particulièrement charmante, il est recommandé de loger dans la zone rurale afin de profiter de l’environnement champêtre rassérénant.
La Cabaña, une ferme familiale traditionnelle transmise de génération en génération depuis plus de 60 ans, reconvertie en maison d’hôte, propose une série de chambres charmantes au coeur de la vallée de Cocora. Les maîtres de maison mettent un point d’honneur à préserver leur héritage culturel et écologique. Produits biologiques et locaux, expériences authentiques et bien sûr, splendeurs naturelles sont les joyaux de cette adresse de charme. L’ancienne finca colombienne jouit d’un terrain de plus de 70 hectares et permet une variété d’activités caractéristiques de la région; promenade à cheval dans la vallée de Cocora, balade guidée à la découverte de la faune et la flore locale. Outre les divertissements extérieurs, une autre expérience digne d’être mentionnée est celle de leur cuisine. Montagnards et gourmands, leurs plats sont réalisés à partir des produits de leur ferme, des mets qui revigorent après une journée en montagne. La Cabaña, c’est le projet d’une famille dédiée à la conservation des traditions de leurs ancêtres, une famille qui désire partager avec ses invités le patrimoine immatériel de leur région.

 

J’ai expérimenté un retour à l’école

Il y a de nombreuses manières d’aborder un voyage, tout dépend du degré d’immersion dont on fait preuve. Comprendre le pays dans lequel on s’invite demande une certaine ouverture d’esprit, une curiosité bien placée et certains efforts culturels comme linguistiques. Favoriser une poursuite frénétique des lieux touristiques ne permet pas de percer les mystères d’un peuple, ni de sa culture. Le voyage ne se mesure pas au nombre de pays visités, mais bien à la qualité des expériences vécues sur le chemin. Ainsi, la spontanéité d’une discussion improvisée, un plat partagé avec un inconnu ou un sourire gratuit sont tant de souvenirs dont la valeur est inestimable. Baragouiner quelques mots dans la langue du pays est un atout précieux qui peut vous sortir d’une situation cocasse, mais aussi enrichir considérablement l’expérience. Entamant, un périple de plusieurs mois à travers un continent hispanophone, apprendre l’espagnol est une priorité. C’est sur les bancs de l’école colombienne Nueva Lengua que je parfais mes connaissances. L’académie offre des cours et stages d’espagnol allant d’une semaine à 6 mois adaptés à tous niveaux et agrémentés d’activités culturelles et sportives. Située stratégiquement dans trois villes clés du pays – Carthagena, Medellin et Bogota – l’école propose des cours matinaux qui permettent d’apprendre l’espagnol tout en visitant les alentours. Outre l’avantage d’une amélioration rapide du niveau linguistique, Nueva Lengua est une expérience humaine et culturelle riche, idéale pour débuter un voyage en Amérique du Sud.

 

J’ai retenu la transformation inspirante de l’un des quartiers les plus dangereux du monde

Les cartels écartés et la situation stabilisée, il ne reste plus qu’à faire tomber les préjugés. Il est grand temps d’ôter ce voile de poudre blanche qui obstrue la découverte d’un peuple attachant et empêche la jouissance d’une nature à la diversité époustouflante. Pablo Escobar fut le mouton noir à l’origine de cette flamboyance néfaste, mais cette époque est révolue et son nom devenu un sujet tabou, le Voldemort colombien par excellence. Ne faites pas l’erreur de mentionner la série Narcos ici, les locaux ne souriront pas à l’évocation d’un feuilleton mettant en lumière la peste macabre dont ils furent victimes. Medellin, à l’époque lauréate du concours pour la ville la plus dangereuse du monde, accueille maintenant fièrement des touristes assez téméraires que pour arpenter les rues de quartiers où, anciennement, narcos, guérillas et paramilitaires faisaient la loi. Même la Comuna 13, auparavant considérée comme le quartier le plus sanglant de Medellin, est aujourd’hui porteuse d’un message d’espoir. Cette favela où régnait autrefois violence, drogue et douleur, a vécu une transformation spectaculaire. Grâce à des projets artistiques, éducatifs et urbains, un panel d’opportunités métamorphosent petit à petit le quartier en un lieu où l’on peut désormais rêver d’une vie en paix.

 

Si vous avez des questions, des conseils ou des suggestions, n’hésitez jamais à me les partager, c’est un voyage improvisé où toute opportunité est bonne à prendre!
J’attends avec impatience vos partages sur la page Facebook de Bazar, via mail (dykmansmarie@gmail.com) ou via Instagram (@choupetamarie). Évitez les lettres et autres cartes postales, il y a de fortes chances que je sois déjà sur la route lors du passage du facteur….

Cliquez sur la flèche en haut à droite de l’article pour lire l’article précédent

Je m’embarque à présent pour l’Équateur. Rendez-vous au plus tard (mais peut-être plus tôt!) dans un mois sur Bazar et ses réseaux sociaux, pour la suite de notre aventure commune!