Nos dames de Paris

Julie Nysten -

Au coeur de Paris, une rétrospective sur le travail et le style d'une femme d'exception, Jeanne Lanvin, se déroule au Palais Galliera cet été. De l'autre côté de la Seine, un hôtel face au Panthéon est quant à lui dédié aux femmes en tant que muses. L'occasion de découvrir la ville lumière sous l'angle de la féminité.
© Pierre Antoine

 

La mode et Paris, c’est une longue histoire d’amour créatif, un patrimoine nostalgique mais tout aussi contemporain. L’exposition Jeanne Lanvin au Palais Galliera reflète de manière majestueuse cette influence des origines vers l’actualité modeuse. La plus ancienne maison de couture encore en activité, la Maison Lanvin, est aujourd’hui dirigée artistiquement par le talentueux Alber Elbaz. C’est grâce à sa collaboration et à l’idée d’Olivier Saillard, directeur du Palais Galliera, qu’une centaine de modèles issus du patrimoine de la Maison Lanvin et des collections du Palais sont présentés. Des robes bijoux incrustées de cristaux Swarowski, des croquis, des chapeaux, des robes bleu Lanvin, des tenues de rêve où la couture est omniprésente.

 

© Pierre Antoine

Qui êtes-vous, Jeanne Lanvin?

Mademoiselle Jeanne débute comme modiste en 1885. Dès 1889, elle ouvre une boutique Lanvin (Melle Jeanne) Modes au 16 de la rue Boissy d’Anglas, avant d’obtenir son pas-de-porte en 1893 au 22 de la rue du Faubourg Saint-Honoré. En 1897 sa fille unique, Marguerite, naît et devient sa première source d’inspiration, sa muse… La modiste entrevoit soudain un nouvel horizon en 1908 : le vêtement pour enfant. Elle crée, l’année suivante, un département jeune fille et femme. Jeanne Lanvin adhère alors au Syndicat de la couture et entre dans le monde très fermé des « Maisons de couture ». Suivent les départements mariée, lingerie, fourrure et dès le début des années 1920, les départements décoration et sport… En 1926, la femme d’affaires part à l’assaut de la mode masculine.

© Pierre Antoine

 

Le bleu fétiche

Le bleu Quattrocento inspiré de la peinture de la Renaissance italienne de Fra Angelico devient sa couleur fétiche. Dès les années 40, Jeanne use de cette couleur pour des robes, des garnitures, des cartons d’invitation. L’appellation Bleu Lanvin est effective dès 1921 avec Lanvin Décoration, grâce au projet de rénovation de l’hôtel particulier de Jeanne, rue Barbet-de-Jouy à Paris. Pour célébrer les 30 ans de sa fille, elle compose Arpège en 1927, le plus grand des parfums Lanvin. Le logo de la maison dessiné par Paul Iribe, représentant la couturière et Marguerite, sa fille, est apposé sur le flacon boule réalisé par Armand Albert Rateau. C’est ce même logo qui continue d’accompagner les créations Lanvin aujourd’hui.

© Pierre Antoine
Jeanne Lanvinen pratique
Carnets de voyages, échantillons de tissus ethniques, bibliothèque d’art, Jeanne Lanvin n’aura de cesse de cultiver sa curiosité pour créer ses tissus, motifs et couleurs exclusifs. Jeanne Lanvin, c’est l’art de la matière et de la transparence, des broderies, surpiqûres, entrecroisés, spirales, découpes : la virtuosité du savoir-faire. C’est un parfait classicisme à la française avec des robes de style très XVIIIe – buste affiné, taille basse, jupe gonflée – dialoguant avec la ligne « tube » de l’Art déco, ses géométries en noir et blanc, ses profusions de rubans, cristaux, perles, fils de soie pour les robes bijoux.Travail, intuition, compréhension du monde moderne vont façonner le succès de cette femme exceptionnelle.
Rester dans le glamour, l’atmosphère feutrée et douce des couleurs chaleureuses. Bienvenue dans l’antre de lhôtel Les Dames du Panthéon. Un établissement 4 étoiles, chic, à l’histoire totalement féminine. Chacun des six étages de l’hôtel est dédié à une muse, avec une décoration différente, inspirée de l’identité de cette femme. Le 5e étage, le seul qui possède des balcons terrasses à la vue sublime, est dédié aux Signares, ces femmes métisses issues des amours des colons et des esclaves.

 

 

Un peu plus bas, c’est le rouge et sa chaleur qui prédominent. L’étage est inspiré des Cocottes, ces courtisanes chic du XIXe siècle, comme Valtesse de la Bigne. Sa beauté, ses charmes et son intelligence inspireront Émile Zola, Édouard Manet ou encore Gustave Courbet.

 

Les Damesdu Pantéon

 

La vue et l’emplacement de l’hôtel sont impressionnants. On se sent au coeur de Paris et son surnom de « ville lumière » prend tout son sens. Le charme est magique, féerique. L’occasion de redécouvrir l’ambiance feutrée de la capitale française.