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Julius Shulman Modernism Rediscovered, 3 vol, 1008 pages, textes trilingues, 99,99€

Des livres et démarques
chez Taschen!

Gilles Bechet -

Livres et occasions!

Alors que le thermomètre se stabilise sous le zéro, on irait bien faire un petit tour du côté de Palm Springs!

Au-delà de son climat favorable, le désert californien abrite quelques-unes des fabuleuses maisons modernistes photographiées par Julius Schulman entre 1939 et 1981. Ces précieuses archives ont été rassemblées dans un coffret de trois livres édités par Taschen. Un must pour les amoureux d’architecture et de design.

Du 26 au 29 janvier 2017, l’éditeur de beaux livres (lire notre reportage)  Taschen propose dans son magasin du Sablon trois jours de démarques où des ouvrages défraichis sont mis en vente avec des réductions de 30 à 75 %!

Taschen, Grand Sablon, 18 rue Lebeau, 1000 Bruxelles

 

Établi avec sa famille en Californie, Julius Shulman, photographe autodidacte, commence sa carrière de la plus belle des façons. En 1936, Richard J. Neutra lui propose de photographier la résidence Kun qu’il vient de terminer. L’architecte est ravi et pour le jeune Shulman, ce qui n’était qu’un hobby devient une profession. Grâce à son sens visuel instinctif et son amour de la nature, il apprend vite et invente littéralement la photo d’architecture qui, jusque là, était le plus souvent prise en charge par les architectes eux-mêmes. Il publie très vite dans la revue Art & Architecture avant d’apparaître dans les pages de magazines grand public comme Life, Look ou House & Gardens. Avec ses images aux compositions géométriques fortes et aux contrastes affirmés, il se fait l’apôtre du « desert modernism » et du style de vie qui y est associé, un mélange de cooltitude et de ciel bleu au-dessus de paysages à couper le souffle.

 

Actif pendant plus de 50 ans, il a collaboré avec les plus grand architectes. Son travail constitue ainsi de formidables archives sur l’évolution de l’architecture et sur une période historique révolue et insouciante où l’avenir laissait peu de place aux doutes. Les photos sont présentées dans un ordre chronologique et se répartissent sur trois volumes. Le premier qui couvre les années 1939-58 jette les bases tant du style Shulman que du courant moderniste. Sensible à l’environnement naturel, le photographe aime mettre en scène l’intégration des constructions dans le paysage, une approche facilitée par l’abondance de parois vitrées. On y trouve des maisons privées, des immeubles à appartements, cinémas, magasins et bureaux. Les images de maisons individuelles intègrent souvent des personnages qui semblent trop heureux de nous faire partager leur vie domestique sous soleil californien.

Rigueur et dépouillement

Le second volume reprend les années 1958-64. La couleur s’affiche avec éclat. L’ombre de Don Draper habite les salons lumineux et les couchers de soleils sur le désert. La petite incursion en Israël n’est pas vraiment dépaysante, on y retrouve toujours la rigueur géométrique et le dépouillement et les palmiers du désert. Entres les lignes épurées de pierre de verre et de métal se glissent quelques exemples d’architectures organiques privilégiant le bois et la pierre. Le dernier recueil aborde la période 1964-81. La typologie et les fonctions des bâtiments se diversifient et les immeubles grimpent en hauteur. A côté des maisons privées, on y trouve des chapelles, salles de spectacle, des bureaux et des hôtels. Les projets poursuivent et extrapolent la rigueur et l’ouverture d’espace de l’esprit moderniste comme la résidence personnelle avec son énorme rocher qui s’invite dans le living room qu’Albert Frey se construit sur les hauteurs montagneuses de Palm Springs. Les formes peuvent aussi se faire moins typées, parfois plus compactes et fonctionnelles, parfois plus aventureuses à l’image de la maison personnelle qu’Augustin Hernandez a construit à Mexico, mais qu’il aurait tout aussi bien pu la construire sur la lune. Les amoureux de l’architecture trouveront dans ces images, un écran pour le rêve et un passionnant retour sur une période prodigieusement fertile d’un courant qui a durablement marqué les paysages bien au-delà du désert californien.

Julius Shulman Modernism Rediscovered, 3 vol, 1008 pages, textes trilingues, Taschen, 99,99 €