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Jens Christian GrøNdahl.
Philippe Claudel
Philippe Claudel
Louise Erdrich
Nicole Lapierre

Des titres et un thé
au Chapitre XII

BAZAR -

Chaque semaine, l’univers de Chapitre XII : actualité littéraire, critiques, dédicaces, rencontres… et le journal d’une Femme de Livres par Monique Toussaint.

 

Les meilleures idées lecture de la semaine chez Chapitre XII :

 

Les portes de fer, Jens Christian GrøNdahl., éd. Gallimard, 23,50€

C’est le portrait d’un homme, de ses remords et de ses désirs les plus profonds, que Jens Christian Grondahl entreprend de brosser en trois moments de vie. Les jeunes années d’abord, la découverte de la littérature et de la langue allemande, l’engagement communiste et la découverte de la sensualité. Un jeune homme romantique et plein d’idéaux, prêt à quitter son confort bourgeois pour rejoindre Erika à Berlin où il découvrira ses premières désillusions. Arrive ensuite l’âge de raison, le mariage, la naissance de sa fille Julie, et le divorce. Le narrateur a une quarantaine d’années, il est à présent enseignant et accueille un garçon d’origine serbe dans sa classe. Stanko le fascine mais c’est la rencontre avec la mère du jeune homme qui le trouble encore davantage. Passion à nouveau éphémère qui le renvoie à sa condition d’homme solitaire et de père en alternance. À la veille de ses soixante ans enfin, c’est à Rome que nous le retrouvons. Grand-père depuis peu, le narrateur fait une nouvelle rencontre inopinée, avec une jeune photographe cette fois-ci. Elle l’invite chez elle pour lui montrer son travail avant d’accepter de partir avec lui à Paestum, photographier des ruines encore vivantes…

 

L’arbre du pays Toraja, Philippe Claudel, éd. Stock, 20,20€

 

« Qu’est-ce que c’est les vivants ? À première vue, tout n’est qu’évidence. Être avec les vivants. Être dans la vie. Mais qu’est-ce que cela signifie, profondément, être vivant ? Quand je respire et marche, quand je mange, quand je rêve, suis- je pleinement vivant ? Quand je sens la chaleur douce d’Elena, suis-je davantage vivant ? Quel est le plus haut degré du vivant ? » Un cinéaste au mitan de sa vie perd son meilleur ami et réfléchit sur la part que la mort occupe dans notre existence. Entre deux femmes magnifiques, entre le présent et le passé, dans la mémoire des visages aimés et la lumière des rencontres inattendues, L’Arbre du pays Toraja célèbre les promesses de la vie.

 

Le pique-nique des orphelins, Louise Erdrich, éd. Albin Michel, 26,90€

 

La dernière chose que Mary et Karl entrevoient de leur mère, c’est la flamme de ses cheveux roux émergeant du biplan qui l’emporte pour toujours aux côtés d’un pilote acrobate… Devenus orphelins, les enfants montent dans un train de marchandises afin de trouver refuge chez leur tante, dans le Dakota du Nord. Ainsi commence, en 1932, une chronique familiale qui s’étend sur plus de quarante ans, et fait vivre toute une galerie de personnages hors du commun en proie aux paradoxes de l’amour. Cette nouvelle traduction du deuxième roman de Louise Erdrich, paru aux États-Unis en 1986, permet de (re)découvrir l’un de ses plus beaux livres, qui préfigure déjà la puissance et la beauté d’une des œuvres les plus singulières de la littérature américaine.

 

 

Sauve qui peut la vie, Nicole Lapierre, éd. La Librairie du XXI ° siècle, 17€

 

Dans ma famille, on se tuait de mère en fille. Mais c’est fini. Il y a longtemps déjà, je me suis promis qu’accidents et suicides devaient s’arrêter avec moi. Ou plutôt, avant moi. Sauve qui peut la vie ! J’aime cette expression. C’est le titre d’un film de Jean-Luc Godard de 1980. Mais lui, il avait mis des parenthèses à (la vie), comme une précision, une correction de trajectoire. Le sauve-qui-peut, c’est la débandade, la déroute. Le sauve qui peut la vie, c’est la ligne de fuite, l’échappée parfois belle. J’en fais volontiers ma devise. Il m’a fallu du temps pour comprendre que ce qui était une manière d’être ? une tendance à parier sur l’embellie, un goût de l’esquive, un refus des passions mortifères, une appétence au bonheur envers et contre tout ?, avait aussi profondément influencé ma façon de penser. J’aimerais que ce livre, écrit sur fond de drames passés, collectifs et privés, soit une lecture revigorante, une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent. (Nicole Lapierre).

 

Y étiez-vous ?

Charmeur, traître, Rastignac monté à l’assaut des plus importants journaux français puisqu’il fut tout à tour directeur du Nouvel Obs, du Figaro, (eh oui,c’est possible à Paris) et du Point, FOG –Franz-Olivier Giesbert– ce Don Juan du pouvoir a manifestement intrigué, sinon séduit Marion Van Renterghem, grand reporter au journal Le Monde, qui lui a consacré un livre qui, selon la formule consacrée, se lit comme un roman. Sa présentation au Chapitre XII, le 14 janvier, fut brillante à l’image de cette journaliste qui avait été couronnée pour le prix Albert Londres pour son reportage sur le Kansas pendant la guerre d’Irak. Son personnage, FOG, fut plutôt controversé par les journalistes belges présents dans la salle qui n’en voyaient pas de pareil en Belgique. Mais ,en France aussi il est plutôt exceptionnel, naviguant entre la connivence avec les puissants et une incontestable indépendance vis à vis de ces mêmes puissants.

 

 

Vous prendrez bien un thé?
Dimanche 24 janvier: dimanche poétique avec Apollinaire.
Inscription souhaitée au Chapitre XII : 02 640 51 09 ou chapitre;douze@skynet.be

 

Chapitre XII, 12 avenue des Klauwaerts, 1050 Bruxelles. T.  +32 (0) 2 640 51 09. Tous les jours du mardi au samedi, de 13h à 18h30.