end header
Lisières
Clara Marciano, ©Gilles Bechet
Lisières
©Mohammed El Mahmoudi - Créahm Bxl-A. Sougné
Lisières
Gille Lejeune La S, Grand Atelier-A. Sougné ©Gille Lejeune
Lisières
©Jean-Marie Heyligen - Art et marges musée-A. Sougné

Expo
lisières de l’art

Gilles Bechet -

Art et marges a donné les clés de sa collection d’art brut à Caroline Lamarche pour l’exposition Lisières qui s’interroge sur la relation de l’homme avec la nature qu’il habite.

Lisières en questions

Lisières est un très beau mot. Plein de promesses. C’est quand on est au bord des choses qu’on voit le plus loin. Bien sûr, il faut veiller à garder l’équilibre et à ne ne pas tomber. Certains verront la lisière comme une frontière à ne pas franchir, d’autres y verront une invitation à l’exploration. Question de tempérament. On pourrait dire la même chose des marges où se réfugie l’art outsider qu’on appelait autre fois art brut.

Havre de l’art outsider

Art et marges est un joli musée installé rue Haute depuis 2009. Havre de l’art oustider à Bruxelles, il peut puiser dans une collection de 3500 œuvres assemblée dès le milieu des années 80 auprès d’artistes autodidactes, d’ateliers artistiques pour personnes porteuses d’un handicap mental ou en milieu psychiatrique.

La fragilité des marges

Pour son exposition d’été, le musée à demandé à Caroline Lamarche d’en être la commissaire. Une rencontre qui tenait de l’évidence. Fascinée par la fragilité des marges quelles qu’elles soient, l’autrice s’intéresse à l’art Outsider après la révélation de l’exposition La Beauté insensée montée en 1995 au Palais des Beaux-Arts de Charleroi. Le titre de la présente exposition est une référence à Nous sommes à la lisière, son recueil de nouvelles, lauréat du Goncourt de la nouvelle.

Entre la nature et l’homme

La lisière dont parlent ces œuvres est celle qui nous sépare de la nature, qui se dessine entre l’homme et l’animal, la plume et la peau , le béton et le vert. Il y a donc beaucoup de plantes, de fleurs et d’animaux dans ces œuvres comme ce singe tout en couleur qui fixe la visiteur de son regard apaisé et un brin mélancolique. Un des partis pris de l’exposition est de mêler des artistes outsider, choisis dans les collections du musée mais aussi dans différents ateliers, avec des artistes insider. Une autre manière de brouiller les lisières artificielles.

Au milieu de la forêt

Ainsi Clara Marciano, jeune artiste française établie à Bruxelles, montre ses « maisons-nichoirs » peuplées de curieux oiseaux anthropomorphes en pâte à modeler qui singent et exacerbent les comportements agressifs et destructeurs des humains. Non loin de là, les troublants crânes de chevreuil emmaillotées de tissus réalisés par Laura Delvaux dans un atelier niché au milieu de la forêt à Vielsalm semblent nous demander ce que nous avons fait de la nature. Quel est le chemin d’un avenir viable ?

Rivière paradisiaque

L’avenir est sans les mains des jeunes générations nous dit Annabel Sougné dans sa vidéo élégiaque d’enfants-paysage qui se fondent dans l’écrin d’une rivière paradisiaque des Cévennes.
Avec ses animaux dessinés sur des feuilles de papier journal, Mohammed El Mahmoudi fait apparaître un bestiaire urbain étrangement familier. Les extraordinaires chaussures peintes de Juanma Gonzalez sont-elles à l’écoute du cri de la nature que l’on écrase d’une semelle indifférente ? Peut-être. Sauf qu’il n’y a rien à comprendre et tout à ressentir dans le travail d’artistes outsider qui n’ont pas de message politique structuré. C’est de la création pure. Et c’est ça qui nous touche.

Info pratiques

Lisières
jusqu’au 22 septembre
Art et marges musée
Rue Haute 314 1000 Bruxelles
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 18h.
www.artetmarges.be