Chaque vendredi, Anouk Van Gestel repère le meilleur des sorties littéraires, relie les genres, réveille les classiques oubliés, partage ses trouvailles insolites et ses rencontres d’auteurs, d’ici ou d’ailleurs.
Vous avez aimé
L’heure trouble, Johan Theorin
Vous serez captivé.e par Le chant de l’assassin.
Evan et Carson, deux frères, deux destins opposés. Le cadet croupit dans une prison pour un assassinat dont il n’a aucun souvenir, l’autre est shérif dans une petite ville du Texas. Les deux hommes se détestent, alors quand Carson voit débarquer le jeune Henri Quinn, co-détenu de son frère, il lui fait rapidement sentir qu’il n’est pas le bienvenu. D’autant plus que Henry doit remettre une lettre à Sarah, la fille de Evan. Enfant qu’il n’a jamais vue et qu’il ne verra probablement jamais. Henry a promis. Il veut absolument honorer cette parole donnée, quitte à se mettre toute la ville à dos.
L’extrait
Si la vie d’Evan Riggs avait été changée par une bagarre, celle de de Henry l’avait été par une balle. Celle-là même qui avait été presque fatale à Sally O’Brien. L’ironie du sort voulait que ce calibre .38 ne lui était pas du tout destiné. Pour tout dire, il n’était destiné à personne en particulier. C’était juste le genre de chose qui arrive. Un accident, une coïncidence, une fois encore l’œuvre de ces maudites fileuses. Au bout du compte, la volonté de Dieu, et là, mieux valait ne pas chercher à comprendre. Voici comment Henry Quinn s’était finalement trouvé à la prison de Reeves.
Entre les lignes
Franck Thilliez, auteur de polars bien connu, a utilisé la formule de « Slow motion thrillers » pour parler de l’œuvre de R.J. Ellory. Elle définit parfaitement ce dernier roman. On entre à pas de loups dans cette histoire qui prend le temps de camper une ambiance et de tirer le portrait psychologique de chacun des personnages, on avance crescendo dans l’intrigue et on termine hors d’haleine. Allez, j’ose : R.J. Ellory a le souffle, l’imagination et le talent des plus grands auteurs de romans noirs américains, même s’il est Anglais. Faulkner, la relève !
Le chant de l’assassin. R.J. Ellory. Ed. Sonatine. 23,85 €.