Les néo-bistrots ont la cote : plats réconfortants, prix doux, ambiance détendue, démarche néo, look rétro … un combo gagnant. Sauf qu’aujourd’hui, l’offre déborde. Dans cette marée de nouvelles enseignes, une question s’impose donc : est-ce que Charivari a ce petit truc en plus qui fait que la sauce prend vraiment?
Parce que Charivari, posé à l’angle de deux rues de Saint-Gilles, ne joue pas vraiment dans le coin le plus glam’ de Bruxelles. Et pourtant, à peine un an après son ouverture, la maison affiche salle comble. C’est le signe que quelque chose de bien se mijote en cuisine…
Ce soir, c’est Mathilde qui nous accueille, naturelle, sourire franc. Elle nous retrace l’histoire du lieu : une bande de potes, certains devenus associés, d’autres simplement embarqués dans l’aventure depuis le début — comme elle. Très vite, elle évoque le binôme qui fait vibrer la maison : Anna et Anthony.
Anna, venue de Bretagne, a roulé sa bosse chez Félix et Tarzan avant de décrocher son diplôme en sommellerie. Elle connaît ses flacons. Anthony, lui, est roi derrière ses fourneaux. Il est passé par Otap et Gramm, mais aussi, et surtout, par la table doublement étoilée du Chalet de la Forêt. Là-bas, il dit avoir découvert toute la richesse d’un produit bien sourcé. Une exigence qu’il perpétue ici, avec une envie de bien faire qui se sent dans l’assiette.
La déco ? Quelques mots suffisent : trente couverts, du bois, du velours, du rouge profond, de la vaisselle chinée. Esprit néo-rétro assumé. Pas affolant mais chaleureux.
À table, le menu change tous les mois et tient sur une page : deux entrées, deux plats dont un végétarien, un dessert. Une petite carte, souvent gage de maîtrise. Ce soir-là, on a voulu tout goûter. En entrée, un tartare de thon relevé par une touche de framboise, baigné dans un consommé de betterave à l’hibiscus. Puis, un magret de canard épices apicius, accompagné de chou rouge, figue et mousseline de fenouil. C’est 100% gourmand, précis, plus proche de la cuisine bistronomique française créative que du petit plat de bistrot. Tant mieux car le prix est doux — le magret à 20 euros.
En face, une assiette végétarienne bien pensée : poêlée de girolles, cocos de Paimpol, sauce Soubise (cousine de la béchamel) et crème moutardée fouettée. Le chef sort de sa cuisine pour napper l’assiette d’huile de persil — belle attention. Pour accompagner tout ça, un verre de Freiheit Weiß, un blanc allemand nature. Un vrai bijou de fraîcheur qui fait le lien entre les épices, les sauces, les textures. À noter : on peut aussi pousser la porte du Charivari juste pour prendre un verre — la sélection axée sur le nature et la biodynamie vaut le détour.
Charivari
Rue de la Croix de Pierre 34 à 1060 Brussels
https://www.instagram.com/charivari_bistro/
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