Dolce vita
au cœur des Pouilles

Romane Henkinbrant -

Nichée entre Bari et Brindisi, la Masseria San Domenico inspire par sa douceur de vivre. L’expérience pugliese est totale : de l’environnement verdoyant à l'architecture du lieu en passant par la gastronomie, rien n’est laissé au hasard. Une mise au vert haut de gamme qui invite à la dolce vita.

 

 

Masseria San Domenico © Romane Henkinbrant

 

Un palace chargé d’histoires

Au centre de l’immense domaine de 60 hectares, la Masseria, authentique corps de ferme fortifié du 14ème siècle, tour de guet des Chevaliers de l’Ordre de Malte, offre une vue panoramique sur la mer Adriatique. Ancienne résidence secondaire de Sergio Melpignano et de sa femme Marisa, les propriétaires s’engagent dans un grand projet hôtelier – premier d’une lignée de cinq – qui aboutit en 1996, après de conséquentes rénovations. L’unique bâtiment d’origine est aujourd’hui entouré d’édifices inscrits dans le même esprit architectural, en totale cohésion avec la nature environnante : les oeuvres d’art contemporain, les arcades d’époque et les ulivi secolari (oliviers centenaires) s’épousent dans une parfaite harmonie, entre somptuosité et simplicité.

 

 

Chambreavec vues

 

Masseria San Domenico © Romane Henkinbrant

 

Un service haut de gamme

Virevoltant entre les allées majestueuses, les placettes enchanteresses et les larges escaliers de pierres, le calme est quasi total : c’est simple, on a l’impression d’être seuls au monde. Au premier coup d’oeil, on se demande même où sont cachées les 50 chambres et suites de l’hôtel. Chacune d’entre elles est décorée dans le respect du style pugliese, notamment avec des céramiques de la région. Le luxe vrai réside dans les détails : ainsi, on passerait nos journées dans l’immense et magnifique salle de bain, avec ses murs aux couleurs apaisantes, son bain à bulles (un pur bonheur) et ses savons et soins maison, fabriqués à base d’huile d’olive produite sur place. On retient également le petit mot de bienvenue et la corbeille de fruits bien remplie, petites attentions qui donnent le ton. Un service palace consolidé par le professionnalisme et la discrétion du personnel tout au long de notre séjour.

 

 

Masseria San Domenico © Romane Henkinbrant

 

Une invitation à la slow life

À la Masseria San Domenico, l’expérience se veut slow, entre les quelques longueurs dans la piscine extérieure de 800m2 d’eau de mer, la séance de relaxation au sein du hammam et les soins variés et personnalisés au centre de thalassothérapie-spa. On commence par un saut dans la piscine intérieure – de l’eau de mer chauffée à 37°C – surmontée d’une coupole de verre pour se relaxer sous les rayons du soleil. Ensuite, le choix est vaste entre les soins du corps et du visage, les massages et la thalassothérapie. Notre recommandation: les enveloppements à base d’algues – drainants et anti-inflammatoires – ainsi qu’un hydromassage. À tester également, le gommage à l’huile d’olive, soin phare de la Masseria. Pour les plus courageux, deux salles de sport sont à la disposition.

 

 

Masseria San Domenico © Romane Henkinbrant

 

Une expérience all in

Aux fourneaux de la Masseria depuis plus de 30 ans – soit avant qu’elle ne devienne un hôtel ! -, Giuseppe Angelini a fait ses armes auprès des nonas, les mamans des propriétaires. Une histoire de famille qui se raconte dans ses assiettes, construites autour de recettes traditionnelles. Tout au long de la journée, le chef propose une cuisine 100% pugliese : des gâteaux faits maison – miam, la tarte à la ricotta ! – à savourer au petit-déjeuner sur la jolie terrasse ombragée, un buffet à l’italienne à midi et un menu à la carte en soirée, à déguster dans le restaurant privé de l’hôtel ou au bord de la piscine si le temps le permet. Des préparations inspirées par les produits de saison, quotidiennement ramenés du marché ou récoltés sur les terres de l’hôtel où sont cultivés de nombreux fruits et légumes. Mention spéciale à l’huile d’olive au goût incomparable et aux taralli maisons, ces biscuits salés cuits au four typiques des Pouilles.

 

Croquettes de ricotta et bette à carde

Le premier soir, le chef nous a régalé avec son entrée dont il nous a livré la recette : déposer 800g de ricotta dans un bol et ajouter 100gr de parmigiano, 1 œuf et un jaune ainsi que 2 cuillères à soupe de chapelure. Vérifier la consistance et ajouter de la chapelure au besoin. Assaisonner avec une pincée de sel et de poivre puis ajouter 300gr de bettes à carde blanchies, essorées et émincées. Laisser reposer. Frire les boulettes dans de l’huile d’olive : une fois dorées, les servir sur un lit de sauce tomate avec quelques feuilles de basilic. Buon appetito !

 

 

Restaurant La Nassa et San Domenico a mare © Romane Henkinbrant

 

Sur la plage ensoleillée

La dolce vita se poursuit en bord de mer, sur la plage privée de la Masseria. Installés sur un lit à baldaquin, le paysage est à couper le souffle : l’eau transparente scintille sous l’immense soleil méditerranéen. Un escalier nous mène directement dans une petite crique agréable. Après la baignade, on vous suggère de commander un caffè Leccese au lait d’amande et glaçons, boisson rafraichissante et savoureuse avec son petit arrière-goût sucré. Le soir, on mange au restaurant La Nassa, joliment aménagé avec sa vue sur mer : plateau de fruits de mer impressionnant, tartare de thon – notre gros coup de coeur -, spaghettis aux moules, grosses crevettes grillées enrobées de bacon… les poissons et fruits de mer d’une extrême fraîcheur semblent tout juste sortis de l’eau. À ne pas manquer pour une soirée romantique bercée par le bruit des vagues.

 

 

Masseria San Domenico © Romane Henkinbrant

 

La vita è bella

Pour s’y rendre ou parcourir les 1000 hectares verdoyants entourant la Masseria San Domenico, des vélos sont mis à disposition. On en profite pour longer la mer à la découverte des villages de pêcheurs avoisinants : Savelletri au nord, où règne une atmosphère paisible, et Torre Canne au sud, petite station balnéaire familiale. En s’enfonçant dans les terres, on arrive au San Domenico Golf Club, à parcourir en toute saison. On prolonge sa promenade entre les oliviers, à songer Ô combien la vita è bella !

 

 

Secretsde Chefs

 

Masseria Le Carrube © Romane Henkinbrant

 

Masseria Le Carrube

À quelques kilomètres de la Masseria San Domenico se trouve sa petite sœur, la Masseria Le Carrube, un décor authentique rénové dans le respect des traditions. Si vous n’avez pas l’occasion d’y séjourner, on vous conseille d’y faire un détour pour le restaurant végétarien (les Pouilles sont connues comme étant la seule région italienne où les recettes traditionnelles sont veggies, probablement grâce au climat). Mais attention ! Réservation obligatoire, puisque Massimo Santoro y prépare ses plats en fonction du nombre de personnes attendues. Après avoir travaillé dans les plus grands palaces, le chef a voulu retrouver une certaine authenticité, abrégeant le gaspillage et se contentant des produits à sa disposition. Un circuit (très) court donc, puisque 80% des ingrédients utilisés proviennent directement des cultures de l’établissement. Dans l’assiette, une cuisine familiale inspirée par ses souvenirs d’enfant et d’adolescent. On y a dégusté une planche apéritive typique avec, entre autres, du capocollo di Martina Franca (une charcuterie italienne, à ne pas confondre avec la coppa !), des fleurs de courgette panées, farcies à la ricotta (i-n-c-r-o-y-a-b-l-e-s) ou encore différentes sortes de panzerotti dont le chef nous a livré les secrets dans notre rubrique Secrets de Chefs !

 

 

Infospratiques

 

Alberobello et Martina Franca © Romane Henkinbrant

 

Vu tout près

Les Pouilles regorgent de villes et villages authentiques construits sur des falaises, à flanc de collines ou au bord de mer. Aux alentours de la Masseria, on découvre Alberobello et ses trulli, classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Plus authentique, on vous conseille Locorotondo, à quelques kilomètres de là. À ne pas louper également, Martina Franca, encore plus ou moins préservée des touristes : on en profiter pour s’arrêter à la Trattoria La Tana, un petit restaurant qui ne paie pas de mine, pour déguster une grosse assiette d’orecchiettes (pâtes en forme de petites oreilles, typiques de la région) à la sauce tomate. On enchaîne avec le centre médiéval de Monopoli, son magnifique port et ses églises somptueuses ou encore avec Ostuni, ses bâtisses blanches et ses ruelles en escaliers. Un peu plus au nord, on découvre Bari, deuxième ville la plus peuplée du sud de l’Italie : on en profite pour faire un saut à la Pasticceria Gelateria Mercantile où sont proposées des glaces fabuleuses à un prix dérisoire (ne manquez surtout pas le goût pistache). Accessible en 30 minutes en train (pour 5€ aller-retour), on visite Polignano A Mare et sa célèbre calanque (bien qu’extrêmement touristique). Il nous reste de nombreuses pépites à découvrir. L’occasion – on vous le donne en mille – d’y revenir.