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©Eline Lonchay
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Marie de Belgique
chez les Saïgonnais

Marie Dykmans -

Marie Dykmans, blogueuse belge créatrice du site culinaire Choupetamarie, et chroniqueuse À tables! pour Bazar, est partie le 4 octobre 2017 en aller simple pour un voyage autour du monde. Au fil des semaines, notre globe blogueuse vous présente les points forts de son voyage. Les gens, leurs coutumes, leur cuisine et leurs styles de vie. Mais aussi ses meilleurs plans, ses surprises, ses trouvailles locales….Embarquement immédiat en compagnie de Marie de Belgique!

 

Escale #3 Le Viêtnam

Hô-Chi-Minh, antérieurement nommée Saïgon et toujours appelée ainsi par ses habitants, est la plus grande ville du Vietnam, ainsi que le centre névralgique de son économie. Arrivées du Cambodge en bus, l’impressionnante métropole nous offre une première vision passionnante de cette destination nouvelle.
Saïgon fut la capitale du Vietnam sous l’occupation française, durant la république du Vietnam et au cours du siège du commandement américain durant la guerre du Vietnam. Elle perd son statut de capitale après la chute de Saïgon et la défaite des Américains au profit de l’opposant nordiste et de son leader charismatique, Hô-Chi-Minh. La ville demeure la capitale illégitime du sud du Vietnam et renferme de nombreux vestiges de son histoire tourmentée. Malgré l’unification du pays, le conflit qui autrefois sépara le nord du Sud a laissé des traces et différences palpables au niveau de la culture et de l’histoire de chaque pôle du pays. Hô-Chi-Minh est de ce fait une ville trépidante où se marient avec harmonie immeubles vertigineux, vestiges coloniaux français et un labyrinthe de petites ruelles vietnamiennes où s’affairent au quotidien des vendeurs ambulants en tous genres.

Notre plan est de remonter le pays du Sud jusqu’au nord en suivant la côte Est, pour ensuite rejoindre le Laos. Cet itinéraire nous permet de percevoir subtilement la différence entre les deux parties du pays.

 

Chez les Saïgonnais

 

J’ai rencontré Brodie, Goodie, Rowan et Jonny

Bien que tous très différents, sur la route, nous, voyageurs, avons un point commun significatif. Notre seul point de repère est notre sac à dos que nous trimbalons péniblement, mais fièrement de destination en destination. Nomades, nous établissons notre domicile dans un lieu différent chaque soir, que nous appelons “maison” pour seulement quelques heures ou quelques jours. Loin de notre famille et de nos amis, nous sommes tous en quête de partages et de connections. Dans ces conditions, les liens qui se tissent sont inévitablement plus profonds et intenses. Parfois on fait un bout de chemin ensemble, expérimentons un trekking inoubliable dans les montagnes ou s’entraidons dans un moment critique. La promiscuité et l’entraide sont de mise et forment le cocktail parfait d’une amitié sincère.
C’est lors de notre séjour à Hoi An dans l’hostel Sunflower que nous rencontrons Brodie et Goodie, deux australiens ainsi que Rowan et Jonny, deux anglais, avec qui nous partageons un dortoir. Sans trop se connaître, nous partons tous les six en moto à la découverte d’un site archéologique perdu dans la jungle et déserté en ce jour de pluie torrentielle. Cette journée ainsi que chaque instant partagé en compagnie de cette bande joyeuse que nous avons formé naïvement resteront gravés dans ma mémoire parmi les plus heureux de mon voyage.

J’ai mangé un Phở

Imaginez-vous débarquant pour la première fois au Vietnam. Un bus trop pressé vous largue au milieu d’une rue agitée d’Hô Chi Minh, où vous êtes maintenant livré à vous-même. Vous prenez le temps de vous accorder au rythme de cette chorégraphie qui s’orchestre autour de vous et décidez de faire le premier pas sur le chemin de la découverte de cette ville captivante. Une première épreuve se présente à vous, il faut traverser la route. Un flux spectaculaire de scooters danse entre piétons et vendeurs ambulants. Avec une assurance simulée, vous tentez votre chance et manquez de finir sous les roues de trois motos avant d’arriver à votre destination. Le trottoir d’en face est occupé par quelques tabourets en plastique installés autour d’une cuisine improvisée. Vous commandez, en toute ignorance et sans trop avoir le choix, le seul plat au menu, un Phở. Sans le savoir, vous vous apprêtez à déguster le chef d’oeuvre culinaire vietnamien par excellence, le plat traditionnel du pays et mets préféré de ses habitants. Qu’il soit végétarien, Phở Chay, au boeuf, Phở Bò ou au poulet, Phở Gà, il consiste toujours en un grand bol de bouillon dans lequel baignent nouilles de riz, pousses de soja, viande ou tofu, légumes et de nombreuses autres épices. Les ingrédients qui le composent varient en fonction de la région dans laquelle il est préparé. On retrouve néanmoins en général: piments, citron vert, gingembre, basilic thaï, clous de girofle et cannelle.

J’ai dormi chez Kim’s Homestay

Cette nuit là, nous logeons chez l’habitant dans la ville d’Hue, ancienne capitale de la Dynastie Nguyen, dernière dynastie impériale du Vietnam. Arrivés en bus sous une pluie battante, nous marchons camouflées sous nos capes de pluie jusqu’à la maison de Kim. Après quatre nuits passées dans un hostel animé par l’engouement de voyageurs comme nous, s’installer dans le dortoir de cette charmante habitation est comme rentrer à la maison après une semaine de vacances festives. Kim s’occupe de nous comme de ses petits bouts de choux de 2 et 5 ans, Coca et Huda. Nous faisons directement partie de la famille, jouons avec les petits comme on le ferait avec nos cadets et dînons tous ensemble autour de la table familiale. Cette cohabitation avec les locaux est chaleureuse et agréable. Kim se confie à nous et nous parle de sa dure vie de travail comme de l’histoire de son pays. Loger des voyageurs lui permet de subvenir aux besoins de sa famille et offre à ses enfants l’opportunité de grandir entourés de langues et cultures étrangères. Le prix de l’hébergement est de 5 dollars pour une nuit en dortoir et comprend un petit déjeuner, un coût dérisoire comparé à la qualité de son accueil.

J’ai expérimenté une balade en barque dans la grotte Phong Nha

En remontant vers le nord du Vietnam, le paysage se transforme au fur et à mesure et laisse apparaître des spectacles variés et époustouflants. Nombreux de ces sites naturels sont classés au patrimoine de l’UNESCO et on comprend pourquoi. Les grottes du parc national de Phong Nha font partie de ces chefs d’oeuvres naturels qui légitimisent la réputation du Vietnan. Ces nombreuses grottes forment plus de 70 kilomètres de passages secrets enfouis sous la roche dont plus de la moitié n’ont pas encore été explorée par l’homme. Pour une dizaine d’euros, nous avons embarqué sur une petite barque privée le long de la rivière Song. La balade de deux heures nous a emmenées à l’intérieur de l’impressionnante grotte Phong Nha. Naviguer dans les entrailles des majestueuses montagnes de la cordilière annamique, installées humblement sur une petite barque est une sensation indescriptible. On ne peut que s’incliner devant la beauté de cette création naturelle et archaïque.

J’ai retenu la féérie des dunes de Mui Ne.

Si on m’avait dit que je marcherais les pieds dans le sable d’un désert doré au Vietnam, j’aurais cru être victime d’un blague absurde. Pourtant, il y existe en effet d’impressionnantes étendues de sable rouge ou blanc qui créent un contraste magnifique avec l’intensité du ciel bleu et du paysage côtier de Mui Ne. Le site est unique et offre des paysages fantasmagoriques. Après avoir remonté le “ruisseau aux fées” les pieds dans l’eau, ébahie par la vision canyonesque des falaises miniatures qui m’entourent, je découvre les dunes de sable blanc qui s’étendent à perte de vue sous un ciel azur. Le clou du spectacle et de la journée est le tableau impressioniste que crée un coucher du soleil orangé fondant sur les dunes de sable rouge. Il est possible de visiter ces sites naturels en joignant un tour organisé en mini bus pour 5 euros, en Jeep ou indépendamment en louant un scooter.

 

Si vous avez des questions, des conseils ou des suggestions, n’hésitez jamais à me les partager, c’est un voyage improvisé où toute opportunité est bonne à prendre!
J’attends avec impatience vos partages sur la page fb de Bazar ou via mail (dykmansmarie@gmail.com) ou via instagram (@choupetamarie). Évitez les lettres et autres cartes postales, il y a de fortes chances que je sois déjà sur la route lors du passage du facteur….

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Je m’embarque à présent pour le nord du Vietnam. Rendez-vous au plus tard (mais peut-être plus tôt!) dans deux semaines sur Bazar et ses réseaux sociaux, pour la suite de notre aventure commune!