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Noix de ris de veau, topinambour, coing, vinaigrette café @ La Villa Emily. Photo : Romane Henkinbrant

À tables!
La Villa Emily

Romane Henkinbrant -

Le resto

Propriété de Serge Litvine et de La Villa Lorraine, La Villa Emily se situe à deux pas de la célèbre Avenue Louise. L’expérience une étoile commence d’entrée avec la découverte de la façade majestueuse et l’accueil par un voiturier – non négligeable à Bruxelles. La porte franchie, on plonge dans le vif du sujet : au rez-de-chaussée, la cuisine ouverte toute en longueur émerveille. Pour être dans le feu de l’action, on s’installe au bar et on observe la brigade s’activer, les aliments frétiller et les délicieuses senteurs se répandre tout en échangeant une conversation agréable avec le Chef. Pour un tête-à-tête, on monte à l’étage et on s’installe idéalement à la table dans l’alcôve – un petit cocon. Le lustre vénitien de 5 mètres de haut transperce le sol jusqu’à la cuisine pour toujours garder un oeil sur les plats. La déco ultra raffinée – bois sombre, marbre et or – ainsi que le calme ambiant vous élèvent dans un espace-temps parallèle pour un interlude gourmand.

 

A l’apéro, on déguste une coupe de Ruinart pour accompagner une déclinaison d’amuse-bouches colorés, dont une interprétation de la salade Caesar – spécialité de la maison et plat préféré du Chef. En entrée, on reste bouche bée devant les langoustines rôties aux saveurs thaï et l’association surprenante des joues de cochon braisées avec leur condiment acidulé et velouté de laitue. On enchaîne avec des médaillons de homard bleu breton rentré le matin même, accompagné – sous les conseils du maître d’hôtel et sommelier des lieux Cédric Wautier – d’un Chinon rouge, Les Puits Danaé du domaine de Mr. et Mme Lambert, dont le côté terreux s’accorde parfaitement à la bisque de homard. On savoure également le ris de veau limousin, cuit sous-vide à long terme et basse température. Des produits de luxe au goût très prononcé, servis un peu trop copieusement selon nous. Comme dessert, mangue en gelée de passion, parfait basilic et glace nougat ou poire rôtie, crémeux cardamome et croustillant sésame noir. Le service prend son temps, donnant un rythme très agréable à la dégustation mais à prendre en compte si on est pressé. On termine paisiblement avec une boisson chaude et quelques mignardises alors que l’espace se vide peu à peu.

 

Le Chef

Mathieu Jacri découvre la cuisine par hasard, suite à un job étudiant auprès d’un ami qui cherchait un commis. Après avoir fait ses armes chez les plus grands – Bruneau, Comme chez Soi, Bon-bon, Ducasse, Plaza Athénée à Paris ou encore le Chalet de la Forêt – il s’installe aux fourneaux de La Villa Emily et décroche en 2016 la première étoile au Guide Michelin. Il y propose une cuisine raffinée autour de produits de qualité : J’essaie de travailler principalement les produits qui viennent d’Europe, le plus près possible de la Belgique. […] Je collabore avec les mêmes fournisseurs depuis des années et ils connaissent mes attentes en terme de qualité : je préfère mettre quelques euros de plus pour avoir le meilleur. On retrouve donc dans l’assiette des produits de saison que le Chef se plaît à assembler sans les dénaturer.

 

Ce samedi 3 novembre, Mathieu Jacri s’engage aux côtés de la Croix Rouge avec Alexandre Dionisio, chef de La Villa in the sky**, pour soutenir leur campagne hivernale au profit des sans-abris. Ils prépareront ensemble, en compagnie d’autres chefs renommés, des plats qui seront distribués par des bénévoles aux sans-abris. Une action humaine et gourmande à saluer !

 

L’adresse

La Villa Emily, Rue de l’Abbaye 4 – 1000 Bruxelles ; T. +32 (0)2 318 18 58 ; info@lavillaemily.be

Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 14h et de 19h à 22h et le samedi soir de 19h à 22h.

 

La recommandation du Chef

Alain Bianchin, une étoile au Guide Michelin. Brusselsesteenweg 663 – 3090 Overijse ; T. +32 (0)2 657 67 88.

Ouvert du mardi au vendredi de 12h à 14h30 et de 19h à 22h30 et le samedi soir de 19h à 22h30.

C’est un de mes mentors, un de mes anciens Chefs. Je me rappellerai à vie d’un de ses plats : il faisait 32 degrés dehors et il nous sert un brocard – un jeune chevreuil de l’année – avec une déclinaison de betteraves. Sur son assiette, il y avait un condiment à base de fraises et de rhubarbe. Cette combinaison en a fait un plat printanier avec une acidité et une fraîcheur de folie alors qu’on s’attendait à un plat typique d’automne. C’était une grosse claque !